La dépendance du désir – Clément Mathieu

La dépendance du désir

2022

163cm x 75cm
Fusain sur toile

Ici il est question de préciser le travail, tout en finesse.
Je me suis toujours autocensuré et pendant longtemps j'ai évité de reproduire le crâne humain.
Bien que celui-ci soit caché et représenté de façon maladroite, il est bien présent, comme un fantôme.

Il est uniquement figurant.

Les filaments représentés engendrent quelque chose d'un peu vivant. Apparentés aux nématocystes de la méduse, il faut s'imaginer que leur mouvement est très lent, reposant et calme.
Aucun danger, on peut s'approcher de très près sans se faire piquer !

Certains filaments convergent vers un point précis. Cela ressemble trait pour trait à un trou béant.
Ce mouvement est la preuve que la gravité existe dans tout ce système complexe.

Un détail retient mon regard : une fleur qui pousse ? un arbre ? un chou ?
Au pied de cette inflorescence est délicatement posée une fougère.

La tête de mort présente sur la toile est presque un cliché à elle seule. La plante, elle, est une volonté de ma part.
Il y a donc deux conflits : la plante (ma volonté) et la tête de mort (le cliché).
Il faut ajouter à cette l'équation un troisième personnage : l'humanoïde étrange.
Il s'accroche comme un parasite à une excroissance, sa taille est insignifiante comparée au reste du fusain.
Il est comme une erreur, né de formes imprécises.
Il regarde, inquiet, celle ou celui qui le voit.
Il s'interroge.

Ce fusain est un conflit tangentiel entre trois personnages.
1. La plante qui représente la volonté dans le fusain.
2. La tête de mort est un cliché lié à une autocensure qui s'apparente à une frustration enfouie.
3. L'humanoïde étrange qui justifie toute l'importance du regard et de l'observation du monde.

J'ai beaucoup à apprendre sur la notion de détail et de représentation mais pour l'instant le but n'est pas de montrer le réel. Je me plais à créer une mise en scène et j'exhume des concepts.